C’est la question qu’on peut se poser chaque matin au réveil quand on sent l’univers malade peser sur notre vie comme un couvercle.
On nous dit de « profiter de l’instant présent », que ce serait la bonne attitude à avoir pour connaître le bonheur.
Mais, en même temps, on nous rend constamment soucieux pour notre avenir : la planète est en danger, nos conditions de vie et celle de nos enfants se dégradent, le pouvoir d’achat est en chute libre…
Comment arriver à profiter de la vie dans ce contexte très anxiogène ?
Ecoutez attentivement les nouvelles du matin. Que disent-elles ?
A de rares exceptions, il ne s’agit que d’accidents, de catastrophes, de difficultés, de tension. Elles ne véhiculent que de la lourdeur psychique ! On nous fait très rarement part de bonnes nouvelles qui nous inspireraient, nous tireraient vers le haut, nous donneraient envie de fournir le meilleur de nous-même et de nous dépasser pour autrui…
Le conditionnement médiatique a un effet pervers car il agit comme des suggestions hypnotiques : à force d’entendre répéter encore et encore des messages négatifs, nous finissons par les intégrer au niveau inconscient et nous y réagissons émotionnellement par une forme d’abattement.
Que faisons-nous de ces informations ? Rien. Ou presque.
Elles ne font que se déposer en nous, consciemment et inconsciemment, sans que nous puissions y faire quoi que ce soit. Que se passe-t-il alors ? Comme nous ne pouvons agir concrètement sur les affaires du monde, toutes ces nouvelles catastrophiques induisent en nous, jour après jour,
un sentiment d’impuissance, nous donnant une impression de perte de contrôle et de fatalité. Triste résultat, n’est-ce pas ?
En fait, à vouloir, à tout prix, « être au courant » des affaires du monde,
on se trouve happé et on se déconnecte émotionnellement de sa réalité immédiate.
Au lieu de vous alarmer sur la pauvreté dans le monde, demandez-vous plutôt : Qu’est-il possible de mettre en œuvre, ici et maintenant, dans mon environnement immédiat ?
Le Dalaï Lama affirme que « le premier pas pour faire cesser la guerre dans le monde est de faire cesser la guerre en soi ».
Comment y remédier ? Que puis-je y faire maintenant ?
Voilà les véritables questions…
En guise de premières réponses, je pourrais citer cette prose …
Les temps sont durs pour les rêveurs
De la souffrance vient la sensibilité dont naît l’intelligence.
Tout le monde parle de savoir-vivre, mais personne du savoir-souffrir.
Ce qui importe ce n’est pas le poids qui t’accable,
c’est comment tu te courbes pour ne pas casser.
Ce n’est pas le bruit qui t’abasourdit,
c’est comment tu écoutes les murmures du monde.
Ce n’est pas la force du vent qui t’emporte,
c’est comment tu hisses tes voiles.
Ce n’est pas la hauteur des vagues qui te frappent,
c’est comment tu t’y laves.
Ce n’est pas l’absence de lumière qui t’entoure,
c’est comment tu chantes dans le noir.
Ce n’est pas ce que tu perds,
c’est comment tu ouvres ton cœur pour la suite.
Ce n’est pas la quantité de larmes que tu verses,
c’est comment tu souris en pleurant.
Ce qui importe, ce n’est pas l’intensité du feu que tu traverses,
c’est comment tu danses dans les flammes.
– Stéphan Schillinger